Depuis une dizaine d’année, Odette Bocher archive les états du temps par la photographie.
Alors que sa pratique est jeune, ses exigences de regard l’inscrivent déjà dans une maturité plastique :

avant de figer le temps, elle souhaite avant tout l’écouter, le contempler, pour saisir au mieux les choses qu’il a

à livrer.

Pour mener à bien ce travail, Odette Bocher cherche à se maintenir en éveil. Cela passe par des astreintes au

mouvement. Aller, venir, re-trouver, re-garder, tels sont les nécessités qu’elle a pour que sa contemplation soit entière. 

Chaque cliché devient donc, en pratique, une collaboration avec le temps : revenir sur un lieu, attendre la bonne lumière, roder suffisamment pour que chaque détail livre son secret, participe à sa captation du monde. 

Hormis ce principe de contemplation qui dépasse son cadre artistique, cette photographe entreprend la construction de jeux visuels par l’intermédiaire de l’eau. Les ondes, les reflets, les flous produits, sont envisagés dans leurs caractères calligraphiques. Des troubles visuels qui sont construits, non par retouches artificielles mais, par l’utilisation de filtres naturels. Ces dimensions plastiques, elle les nourrit par des références artistiques, tels que les travaux d’occidentaux comme Saul Leiter ou Michael Kenna, et par certaines esthétiques et poétiques d’Extrême-Orient comme les haïku. Petit à petit, ses aspirations plastiques l’amènent sur des chemins minimalistes et de textures, qu’elle tient également à transcrire jusque dans ses choix de papiers.

En somme, Odette Bocher chemine et travaille à rendre visible les subtilités et merveilles éphémères du vivant.
Marine Chevalier
marinechvlr.wixsite.com/arts-sciences